Le regard de Caroline Boudet sur l’inclusion
Caroline Boudet est une journaliste et autrice française. Elle devient médiatisée en 2015 grâce à un post Facebook sur sa fille Louise, née avec une trisomie 21. Ce message, devenu viral, marque le début de son engagement pour une meilleure inclusion des enfants porteurs de handicap. Elle publie ensuite La vie réserve des surprises et L’effet Louise, où elle partage son expérience de mère et milite pour une société plus inclusive. Elle préside l’association ExtraLouise, qui vise à changer le regard sur la trisomie 21. Dans cet entretien pour JPA, Caroline Boudet partage son regard sur les enjeux d’inclusion dans les accueils collectifs de vacances et de loisirs.
Quel message souhaiteriez-vous transmettre pour faire évoluer les représentations et encourager l’inclusion ?
« On a pu le voir avec le succès d’Un petit truc en plus, ou bien la participation d’une jeune fille avec une trisomie 21 dans l’émission Danse avec les stars : les regards sur le handicap évoluent. Il n’y a jamais eu autant de personnes en situation de handicap visibles dans les médias, mais ce n’est pas encore assez.
En effet, beaucoup de personnes sont encore gênées ou mal à l’aise avec le handicap, car ils ne l’ont pas côtoyé. Et pour cause : le modèle français depuis les années 60 est de faire apprendre, vivre et travailler les personnes en situation de handicap entre elles, « pour leur bien ». Mais elles restent à l’écart de la vie de la cité, souvent invisibles. A mes yeux, c’est dès le plus jeune âge que l’on doit faire grandir et vivre ensemble les personnes en situation de handicap et les valides. Cela prépare une société qui, dans 20 ans, aura moins de peur et de gêne par rapport au handicap. »
Que représente pour vous l’inclusion des enfants en situation de handicap au sein des accueils collectifs de loisirs et de vacances ?
« Les enfants d’aujourd’hui seront les adultes dans 20 ans. Si l’on souhaite une société inclusive, c’est dès le plus jeune âge qu’il faut inclure les enfants en situation de handicap, que ce soit à l’école ou dans les accueils collectifs de loisirs et de vacances. Côtoyer des enfants « valides » apporte beaucoup aux enfants en situation de handicap, cela les stimule, leur donne envie d’avancer par imitation. Mais en retour, côtoyer des enfants avec handicap apporte aux enfants valides plus de tolérance, moins de peur de la différence.
Bien souvent, chez les plus jeunes, le handicap est oublié dès lors qu’il a été bien expliqué. On a « ouvert » les portes de l’école aux enfants en situation de handicap en 2005, cela doit être la même chose – en mieux, si je peux me permettre, avec les centres d’accueil et loisirs de vacances, car ils font partie de la vie des enfants, qu’ils soient ou non porteur de handicap. Par ailleurs, du côté des parents, c’est aussi une vraie solution de répit que de confier ses enfants à des accueils de loisirs qui n’ont pas peur du handicap et savent s’adapter. »
Quel petit geste ou changement peut, selon vous, faire une vraie différence dans l’accueil de tous les enfants ?
« J’ai souvent tendance à dire : « voir l’enfant avant son handicap« . Il faut également bien discuter avec les parents, qui sont des experts de leur enfant. Puis prendre un temps pour expliquer aux enfants valides ce qu’est le handicap, et pourquoi tel ou tel enfant n’est pas tout à fait comme eux. Ils sont tout à fait capables de comprendre. »
Caroline Boudet interviendra lors de nos Rendez-vous des vacances et des loisirs collectifs, pendant notre table ronde « Handicap et Loisirs collectifs » le 19 juin, à Paris ou en format webinaire. Pour en savoir plus sur les Rendez-vous des vacances et des loisirs collectifs, cliquez ici
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